Esclavage en Libye : Des guinéens expriment leur colère à travers une marche…
La situation des migrants africains en Libye continue toujours de susciter une vague d’indignation à travers le monde, notamment, dans les pays africains. En guinée dans la matinée de ce mercredi 22 novembre 2017 une marche citoyenne a eu lieu à kaloum. Elle a mobilisé plusieurs citoyens, des hommes politiques, des députés de la mouvance, de l’opposition, des acteurs de la société civile et des hommes de médias. Ce, pour dénoncer cette pratique de vente d’êtres humains en Libye.
C’est aux environs de 10 heures que la marche a débuté au ministère des affaires étrangères, jusqu’au siège de l’Union africaine, en passant devant le palais Sékhoutoureyah.
Les marcheurs étaient munis des pancartes sur lesquels on pouvait lire entre autre… « Rendez-nous nos citoyens, ils ne sont pas à vendre. Non à l’esclavage humains ».
Une pétition contre l’esclavage, et une copie de onze recommandations ont fait l’objet de lecture. Le contenu du message était un appel à l’endroit des chefs d’États Africains.
Présent parmi les marcheurs, Ousmane Gaoual Diallo a expliqué ce qui a motivé sa présence dans cette marche.
« Nous voulons dire à l’humanité, à l’Union africaine, que nous avons notre responsabilité et que nous pouvons agir immédiatement en urgence pour faire en sorte que ces situations ne puissent pas se reproduire ni en Afrique ni ailleurs. L’immigration clandestine est une chose liée au développement, on n’a pas forcément des solutions pour arrêter l’immigration. L’immigration des hommes c’est quelque chose qui est liée à son histoire. Mais, c’est pour dire notre horreur quand on voit des hommes qui essayent de passer, et qu’on les réduit en état d’animal, c’est cela que nous dénonçons. Maintenant il faut des politiques publiques, il faut un espace de démocratie, un espace de dialogue, pour réduire l’ampleur des mouvements de ces jeunes, qui essayent de fuirent l’horreur économique et souffrance pour aller vers d’autres continents. Peu importe les raisons qui poussent les gens sur le chemin de migration, ils ne doivent pas faire l’objet de commerce » a dénoncé Ousmane Gaoual Diallo
Le vice-président du parti GRUP a aussi pris part à cette marche, il aborde dans le même sens que son prédécesseur.
Plus loin, Ahmed Kourouma invite les députés à ouvrir un débat à l’Assemblée nationale pour endiguer ce fléau.
« Cela doit pousser nos députés à ouvrir une commission d’enquête pour savoir les causes et les effets de ce qui se passe. Nous sommes dans une mondialisation, on ne peut pas empêcher le peuple de migrer mais on peut essayer sur place, de sédentariser nos jeunes par une politique très claire. Pour le moment je ne veux pas trop parler de ça, parce qu’il doit y avoir toute une réflexion derrière pour le moment toute la république est rassemblé pour une cause précise, nous verrons ensuite comment faire pour changer les choses dans ce Pays » a-t-il déclaré.
De son côté, le représentant du barreau de guinée, Maître Traoré trouve inimaginable qu’au 21ème siècle qu’on continue de parler de trafic d’êtres humains, c’est pourquoi il invite les dirigeants africains d’agir.
« Nous voulons qu’au-delà de cette marche, que les chefs d’État africains, au-delà de leur langage diplomatique, essayent de prendre à bras le corps cette situation, pour que les autorités libyennes soient mises devant leur responsabilité. La guinée s’est doté d’un nouveau code pénal dans lequel toutes ces situations-là sont prises en compte. Je pense que les différents parquets doivent mettre en œuvre cet arsenal juridique afin d’engager des poursuites. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de dénoncer, il faut engager des poursuites pour démanteler les réseaux de passeurs qui existent dans ce Pays » a laissé entendre Maître Traoré.
Amadou Diouldé Diallo pour Journal Guinée
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