Focus : Boké, une balle dans la tête (Opinion)
Un caillou jeté dans la rue correspond à des mois de tortures et d’emprisonnement des manifestants. Un caillou lancé sur un policier est synonyme d’une balle sur la tête du citoyen révolté. Pendant ces sept dernières années, j’ai passé des jours et des nuits à voir des gens mourir pour des diverses raisons.Sous l’effet de la colère, dans la rue, quand un manifestant brûle ou casse, les seigneurs de guerre (gouvernants ) le qualifient de drogué, de meurtrier ou de psychopathe.
Dans l’exécution des ordres, quand un gendarme, un policier ou un militaire tue un manifestant qui ne réclamait que son droit, le roi des seigneurs de guerre le qualifie de héros, de référence, de légende et le décore avec des médailles (argent et grades).
Pourquoi toutes ces révoltes, toutes ces tueries et cette impunité ?
Zogota, Womey, Galapaye, Conakry, N’Zérekoré, Kérouané, Siguiri, Boké et autres, le sang des guinéens a coulé injustement, suivi des fameuses « condamnations » et « d’oubli ».
Ils ont tué à Boké avant de se pencher sur la solution du problème. Comme les anciens autres cas, nous condamnons et nous oublions.
Finalement ce cercle maléfique suit son cours, Alpha Condé continue à voyager et la vie continue.
La vie continue son cours car ce n’est point la mort d’un guinéen considéré comme un oiseau qui changera le cours de l’existence de l’histoire.
Compte tenu de toute cette barbarie du pouvoir, nous arrivons à une conclusion : 《leur slogan « le progrès en marche » se résume à « une extinction « 》.
De l’autre côté de la rive, j’ai vu des personnes se battre dans leurs lits à l’hôpital contre des maladies graves et finalement elles se lèvent. J’ai aussi vu des gens blessés et torturés injustement qui ont fini par se relever et devenir plus fort. Voilà le salut qui me réconforte, « l’optimisme ».
Combattons ou mourrons.
Mamadou Aliou Diallo
Etudiant diplômé