Côte d’Ivoire: «ADO» candidat à sa succession
La coalition politique de la majorité, réunie au sein du Rassemblement des Houphouëtistes (RHDP) pour le développement et la paix, a désigné sans surprise le président sortant pour briguer un nouveau mandat de cinq ans. Alassane Ouattara avait déjà été désigné candidat du Rassemblement des républicains (RDR), son parti, le 22 mars dernier. « ADO » fait figure de grand favori à l’élection présidentielle, qui doit se tenir fin octobre 2015.
C’est Henri Konan Bédié, celui qu’il surnomme son « grand frère », qui a annoncé l’investiture d’Alassane Ouattara, « candidat unique du RHDP pour les élections présidentielles ». Face à 40 000 supporters rassemblés au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, le président Ouattara a aussi reçu le soutien d’Ali Bongo, qui avait fait pour l’occasion le déplacement depuis Libreville, et de tous ses alliés politiques ivoiriens.
Le « bilan » pour argument
Parmi eux Albert Mabri Toikeusse, président de l’Union pour la Démocratie et pour la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), a vanté le bilan du président ivoirien. « Malgré ce que vous aurez réalisé, il y aura toujours des gens pour dire qu’Alassane Ouattara n’a rien fait pour son pays. Et pourtant, le bilan est là, le bilan parle pour vous, et les Ivoiriens le voient », a lancé le leader de l’UDPCI depuis la tribune. « Bilan », c’est sans doute le terme qui est revenu le plus souvent, dans tous les discours, samedi.
Alassane Ouattara fustige « les cyniques »
« Nous voulons une Côte d’Ivoire unie. Une Côte d’Ivoire où règnent l’amour et le respect entre citoyens. Une Côte d’Ivoire solidaire, qui fait de sa diversité une force. Une Côte d’Ivoire dans laquelle il n’y a plus de place pour les cyniques qui veulent diviser par l’ethnie, par la région ou la religion », a martelé Alassane Ouattara devant ses partisans. Selon lui, « une Côte d’Ivoire résolument en travail, qui croit en son avenir radieux (…) est possible : nous avons commencé à le démontrer, il y a maintenant quatre ans. »
Mais pour continuer à progresser, plaide Alassane Ouattara, il lui faut un second mandat. Et sur ce point, il affiche sa confiance d’obtenir la faveur des suffrages : « Si, en 2010, notre programme a parlé au cœur des Ivoiriens, nous sommes convaincus qu’en 2015, ce sont nos actions qui parleront pour nous. »
Cependant, au terme de six heures d’attente et de discours, les gradins s’étaient éclaircis et la foule, accablée de chaleur, était un peu moins mobilisée à la fin de la cérémonie. De quoi faire dire à l’un des militants quittant le meeting que, plus que le bilan passé, « c’est la mobilisation à venir qui sera déterminante pour l’élection d’octobre prochain ».