Burundi: plusieurs chefs des mutins interpellés

Burundi: plusieurs chefs des mutins interpellés

Les mutins ont reconnus l’échec de la tentative de coup d’Etat et plusieurs de leurs chefs ont été arrêtés. Les forces de sécurité loyalistes reprennent le contrôle de la capitale le 15 mai 2015.REUTERS/Goran Tomasevic

Les militaires qui se sont mutinés contre le président Nkurunziza ont reconnu l’échec de leur tentative de coup d’Etat. Plusieurs responsables de la rébellion ont été arrêtés ce vendredi matin après que leur lieu de retraite ait été assiégé par les troupes loyalistes. Le général Niyombaré a déclaré sa reddition. La situation au Burundi est à nouveau ce vendredi très volatile.

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07h36 : Vital Nshimirimana, porte-parole du collectif anti-troisième mandat, appelle la population à la reprise des manifestations contre la décision du président Nkurunziza de se représenter aux élections. « Par principe, la société civile est contre les coups d’Etat, a-t-il déclaré à l’AFP, mais nous notons que les Burundais ont accueilli en grande liesse la tentative de coup d’Etat, ce qui montre que le peuple burundais a aujourd’hui besoin de changement.» Le mouvement de protestation, qui durait depuis le 26 avril, avait été interrompu par la tentative de coup d’Etat.

06h50 : La présidence burundaise annonce que le président Nkurunziza, de retour dans la capitale Bujumbura, devrait s’exprimer dans le courant de la journée.

06h47 : Le général Niyombaré n’a pas été pris par les forces pro-Nkurunziza, selon une source policière.

05h30 : Selon nos informations, les principaux responsables de la mutinerie ont été arrêtés. Au moins trois officiers ont été arrêtés : le numéro deux de la rébellion, le général Cyrille Ndayirukiye et deux commissaires.

05h15 : Le général Godefroid Niyombaré annonce la reddition des mutins. « Nous avons décidé de nous rendre. J’espère qu’ils ne vont pas nous tuer », déclare le général. Il n’a plus donné de nouvelles depuis l’annonce de sa reddition.

Le coup d’Etat en cours a donc échoué. Le numéro 2 des officiers mutins, le général Cyrille Ndayirukiye, a reconnu son échec hier. Des tirs ont été entendus tout au long de la soirée dans le quartier de Kibenga et encore ce vendredi matin. C’est là que ce groupe d’officiers mutins et leurs soldats sont retranchés, rapporte notre envoyée spéciale. Ils ont essayé de se rapprocher du lac Tanganyika pour probablement tenter de fuir vers le Congo.

Les mutins se sont heurtés « à une trop grande détermination militaire pour soutenir le système au pouvoir », a confié le général Ndayirukiye à RFI hier soir, échec confirmé dans la foulée par d’autres hauts gradés putschistes, au terme d’une journée d’affrontements autour de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB). Malgré deux approches menées par une centaine d’hommes appuyés de blindés, les putschistes ne sont jamais parvenus à prendre la RTNB, véritable enjeu du pouvoir.

Selon le porte-parole de la présidence, Willy Nyamitwe, les mutins arrêtés n’ont rien à craindre pour leur sécurité, mais « devront répondre pour leur comportement d’un autre temps ». Avant d’ajouter : « Le droit sera dit. »

Le général Godefroid Niyombaré, qui avait annoncé sur une radio privée la destitution du président Pierre Nkurunziza mercredi, ne s’est pas encore exprimé, mais sur notre antenne en début de soirée hier il parlait d’une tentative de coup au passé. Il serait retranché dans le sud de la capitale.

Quant au président Pierre Nkurunziza, il a annoncé sur Twitter son retour au pays depuis la Tanzanie, mais les informations qui nous parviennent sont contradictoires. Les regards se tournent aujourd’hui vers la communauté internationale qui avait condamné le coup, mais elle devrait réclamer de nouveau le report des élections. On attend surtout la réaction de la population et celle des opposants à un troisième mandat, qui, depuis plus de deux semaines, manifestent et érigent au quotidien des barricades dans plusieurs quartiers de la capitale, malgré une répression sanglante.

Soldats loyalistes patrouillant dans Bujumbura le 14 mai.REUTERS/Goran Tomasevic
RFI