Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) vient d’adopter une résolution condamnant «fermement les actes de violence» contre les malades et les blessés, le personnel médical et le personnel humanitaire «exclusivement engagés dans des actions médicales», ainsi que contre leurs moyens de transport et tous les bâtiments abritant des établissements de soins.
Il «exige que toutes les parties à un conflit armé respectent pleinement leurs obligations au regard du droit international».
Il «demande instamment» aux belligérants de «mettre au point des mesures efficaces pour prévenir» de tels actes de violence et pour protéger le personnel médical et les travailleurs humanitaires.
Les États membres sont aussi sommés de s’assurer que ces personnels peuvent circuler librement et en sécurité. En cas d’incidents, les pays devront mener des enquêtes rapides et impartiales et «faire rendre des comptes» aux coupables, souligne la résolution qui dénonce « l’impunité qui prévaut » actuellement.
Rappelons qu’aujourd’hui, un hôpital a de nouveau été la cible d’une attaque dans la ville syrienne d’Alep, faisant au moins trois morts et 17 blessés.
Une tendance inquiétante
Selon l’ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen, le but est essentiellement «de continuer à braquer les projecteurs» sur cette tendance inquiétante dans «la manière dont la guerre moderne estCONDUITE».
Pour ce faire, la résolution demande au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de faire rapport au Conseil tous les douze mois sur sonAPPLICATION.
La résolution fait référence aux Conventions de Genève ainsi qu’aux dispositions du Statut de Rome, fondement de la Cour pénale internationale qui est compétente pour les crimes de guerre, sans toutefois citer la CPI.
Le Conseil rappelle ainsi que «les attaquesVISANT de manière intentionnelle les hôpitaux», ainsi que le personnel médical dûment identifié et signalé comme tel «constituent des crimes de guerre».
L’an dernier, MSF a recensé 94 attaques contre des hôpitaux et cliniques qu’il soutient en Syrie. Trois établissements de soins soutenus par MSF au Yémen ont aussi été bombardés depuis six mois.