Classement « Time » 2015 : qui sont les Africains les plus influents du monde ?
L’hebdomadaire américain « Time » a publié mercredi sa liste annuelle des 100 personnalités les plus influentes du monde. Dans le lot, quelques Africains : Muhammadu Buhari, président nouvellement élu du Nigeria et BCE, chef de l’État tunisien. Mais aussi Shekau, leader du Boko Haram.
Ils étaient dix l’année dernière, ils ne sont plus que sept. Dans son classement 2015 des 100 personnalités les plus influentes du monde, Time n’a en effet retenu que sept Africains : un dans la catégorie des « pionniers », une dans celle des « artistes », quatre parmi les « leaders » et une « icône ». Exit le milliardaire nigérian Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, qui figurait dans la catégorie des « titans » en 2014.
Les « leaders »
Aux côtés du Premier ministre indien, Narendra Modi, du président américain, Barack Obama ou encore de Marine Le Pen, « la force nationaliste de France » comme la décrit Vivienne Walt, la correspondante du Time à Paris, deux chefs d’État africains font partie cette année des 100 personnalités les plus influentes du monde, selon l’hebdomadaire américain.
Il s’agit du Nigérian Muhammadu Buhari, vainqueur de la présidentielle de mars 2015. Le chef du bureau Afrique du Time écrit de lui qu’il est le « nouveau choix » pour son pays, rappelant toutefois les défis qui attendent le nouveau président : « combattre l’insurrection Boko Haram et lutter contre la corruption endémique » qui gangrène l’économie du Nigeria.
Muhammadu Buhari, le président élu du Nigeria
© Puis Otomi/AFP
Le deuxième chef d’État africain nommé dans la catégorie « leaders » n’est autre que le président tunisien, Béji Caïd Essebsi. C’est le « chef fédérateur de la Tunisie », note Ayman Mohyeldin. Selon le correspondant à l’étranger de NBC, le principal challenge de BCE sera de combattre le terrorisme dans son pays sans compromettre les promesses de la révolution tunisienne. Allusion faite au nouveau projet de loi antiterroriste en cours d’examen dans le Parlement tunisien. Un texte jugé liberticide par les militants des droits de l’homme qui craignent un « recul de libertés individuelles en Tunisie ».
Béji Caïd Essebsi, président tunisien
© Fethi Belaid/AFP
Parmi les « leaders » africains les plus influents du monde, l’on compte également l’ancienne ministre nigérianne Obiangeli Ezekwesili qui a joué un rôle de premier plan dans la campagne mondiale #BringBackOurGirls. Une mobilisation internationale pour réclamer la libération de plus de 200 lycéennes enlevées par les hommes d’Abubakar Shekau, leader du groupe islamique Boko Haram.
D’ailleurs ce dernier, qualifié de « fléau de l’Afrique » par le général américain Carter Ham, est également considéré comme l’un des leaders africains les plus influents, mais aussi le « tueur le plus violent que le Nigeria n’a jamais connu ».
Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, dans l’une des vidéos de propagande du groupe islamiste
© AP/SIPA
Les « pionniers »
Sur le continent, Time n’a identifié cette année un seul pionnier : le Soudanais Mustafa Hassan, « gardien d’enfants perdus ». Ce travailleur humanitaire du Soudan s’occupe de la protection des enfants à l’International Rescue Commitee. Du Darfour à la Syrie, rien ne l’arrête. Avec son équipe de cinquante personnes, il a aidé des milliers d’enfants syriens arrivés seuls dans les camps de réfugiés de Za’atari Azraq à retrouver leurs parents ou des familles d’accueil.
Mustafa Hassan dirige une équipe de 50 personnes à l’International Rescue Commitee (IRC)
© Alla Khanji/IRC
Les « artistes »
Dans la catégorie « artistes », une seule Africaine sort aussi du lot. Elle est Nigériane et romancière. Une véritable star aujourd’hui aux États-Unis où elle vit lorsqu’elle n’est pas à Lagos. Chimamanda Ngozi Adichie, 37 ans, auteure notamment d’un texte-manifeste « Nous sommes tous des féministes » dont les extraits ont été repris par Beyoncé dans sa chanson « Flawless », sortie en 2014.
Les « icônes »
Parmi les « icônes » 2015 du magazine Time, il y a entre autres la jeune Pakistanaise Malala et le pape François, mais aussi un médecin libérien, Dr Jerry Brown. L’acteur britannique Idris Elba, dont le père est né en Sierra Leone, le décrit comme une « bouée de sauvetage » en Afrique de l’Ouest. Médecin-directeur de l’hôpital Eternal Love Winning Africa à Monrovia, le Dr Jerry Brown a été sur la première ligne pour combattre l’épidémie d’Ebola qui frappe encore les pays de cette partie du continent.