Le grand écrivain guinéen Tierno Monénembo, lauréat du prix Renaudot en 2008, a été distingué jeudi par la plus prestigieuse récompense de l’Académie française, le Grand prix de la francophonie. Le romancier, auteur notamment du « Terroriste noir » récit sur la vie d’Addi Bâ, un Peul de Guinée, héros de la Résistance française, membre du premier maquis des Vosges et fusillé par les nazis en 1943, est également connu pour avoir dénoncé le silence de la communauté internationale après le massacre de plus de 150 civils par l’armée en septembre 2009 à Conakry.
« La Guinée se meurt, le monde a le droit de le savoir, le monde a le devoir de s’en indigner. Les Guinéens méritent la compassion des autres nations », avait écrit l’écrivain dans une tribune publiée par Le Monde affirmant « la Guinée se meurt, et il y a cinquante ans que cela dure : cinquante ans d’indépendance, cinquante ans d’enfer ! ».
Prix Renaudot en 2008
Auteur d’une douzaine d’ouvrages, la plupart édités au Seuil, dont « Le Roi de Kahel » qui lui a valu le prix Renaudot, Tierno Monénembo, 69 ans, grande voix de la littérature africaine, renferme beaucoup d’enseignements.
Selon de nombreux observateurs si Monenembo a bénéficié de ce prix de la francophonie c’est grâce à son style unique alternant gravité et légèreté.
Né en 1947 en Guinée, il s’est exilé en 1969, d’abord au Sénégal puis en Côte d’Ivoire, avant de gagner la France en 1973, où il a fait une thèse de biochimie.
Le grand prix de la Francophonie est doté de 30.000 euros.
Au total l’Académie française décernait 63 distinctions pour son palmarès 2017.
Parmi les personnalités honorées figurent le comédien Philippe Caubère, prix du Théâtre et le chanteur Gérard Manset récompensé par la Grande médaille de la chanson française.
L’écrivain Charles Juliet, 82 ans, a reçu le Grand prix de littérature pour l’ensemble de son oeuvre tandis que le cardiologue franco-libanais François Boustani a reçu la Grande médaille de la francophonie.
Le cinéaste Stéphane Brizé, réalisateur notamment de « La loi du marché », a été récompensé par le prix du cinéma René Clair. Auteure remarquée du roman « Tropique de la violence » sur la tragédie des kwassa-kwassa entre les Comores et Mayotte, Nathacha Appanah a reçu quant à elle le prix Anna de Noailles.
Le poète haïtien Anthony Phelps récompensé
Du côté de la poésie, le grand prix a été remis au poète haïtien Anthony Phelps pour l’ensemble de son œuvre.
Chaque année, l’Académie française remet ses prix dans tous les domaines de la culture pourvu qu’ils fassent usage de la langue française.
Le plus connu de ses prix, le Grand prix du roman de l’Académie française, sera quant à lui décerné comme d’habitude cet automne.
IKD pour Journal Guinée
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