Lynchage d’un jeune à Lambandji: De qui se moque le ministre guinéen de la justice?
Après quelques mois de trêve, les vindictes populaires commencent encore en Guinée. Depuis deux jours, c’est l’indignation sur les visages de plusieurs citoyens suite au lynchage d’un jeune accusé de vol de moto à Lambandji.
Adama Oularé, c’est le nom de la victime qui a été sauvagement tué par une foule en colère sous les yeux impuissants des forces de sécurité.
Ce phénomène qui n’est pourtant pas une nouveauté en Guinée continue de mettre à nu la défaillance de notre système sécuritaire à pouvoir éviter de telle situation mais aussi l’absence chronique de l’Etat qui a fait de l’impunité une denrée bien consommée en Guinée.
Ce qui est surprenant c’est la même rhétorique qui revient à chaque fois qu’un tel acte se produit.
Comme il fallait s’y attendre, après ce crime crapuleux, le ministre de la justice, garde des seaux s’est fendu d’une déclaration.
« Le phénomène de lynchage pose un problème puisque ça va au-delà de la justice. On ne peut pas demander à l’armée ou à la police de faire tout ce que les citoyens doivent faire. Il y a un problème d’éducation, il y a un problème de responsabilisation, les chefs de quartier, les imams, les sages etc. Mais quand un crime comme ça est commis, la justice fera son travail. J’ai eu une discussion avec le Parquet Général pour que des mesures soient prises et que les personnes qui sont auteurs de ça répondent devant la justice. Puisque c’est un fait criminel qui n’est pas acceptable ».
C’est en ces termes que Maitre Cheick Sacko a voulu dire que nul n’est au dessus de loi et que quiconque ne respecte pas la loi, quelque soit son statut social, il faut que des sanctions tombent.
Ironie du sort mais c’est bien de tenir des promesses mais est-ce qu’elles sont souvent réalisées? Je dirais non.
Il faut dire sans risque de se tromper que le pays est malade, vraiment malade.
Il souffre d’une absence chronique de l’Etat. La population est abandonnée à elle même. Monsieur le ministre, dans un pays où la justice fonctionne en dent de Cie, c’est la raison du plus fort qui règnera toujours.
En guise de rappel, Des prisonniers ont été extirpés de leur cellule à Kouroussa brûlés vif, le maire battu à sang à Siguiri, le drapeau national calciné, le préfet de Coyah tabassé à mort, des affrontements même dans les mosquées et une décimée dans la préfecture de Kankan.
Plusieurs promesses avaient été tenues pour punir les auteurs de ces actes inciviques allant parfois jusqu’à mettre en cause l’autorité de l’Etat.
Mais le mal persiste toujours. Les citoyens n’ont plus confiance à leur justice. Ce qui constitue un danger pour le pays.
Malheureusement, les Guinéens doivent pour le moment prendre leur mal en patience.
Dans tous les cas, attendons de voir les résultats de cette nouvelle promesse du bouillant ministre de la justice Maitre Cheick Sacko.
N’bany Sidibé pour journal Guinée
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