Libye : Six ans après la chute de Kadhafi, que sont devenus ses enfants ?
Cela fait six ans que le chef de l’ex-régime libyen, Mouammar Kadhafi, est mort. Le 20 octobre 2011, il était lynché par la foule après les frappes de son convoi par l’Otan. Trois de ses fils sont morts cette même année. Depuis, plusieurs membres de sa famille sont aussi entre les mains de la justice ou ont été forcés à l’exil. La vie n’a pas été tendre avec ce qui reste de la famille Kadhafi. Ses membres toujours en vie sont partagés entre la prison et l’exil et vivent dans le deuil, de leurs morts comme de leur pays.
Mohamed Kadhafi, le fils ainé de l’ex-dirigeant libyen et de sa première épouse, ne s’est jamais mêlé à la politique et est le seul qui a échappé à la prison. Il a tout de même été obligé de s’exiler avec sa famille, même si aucune charge ne pèse contre lui.
« C’est une famille totalement déchirée, les changements en Libye ont marqué d’une manière très forte le destin sanglant de la famille Kadhafi, explique Kamel Meraache, journaliste libyen. Deux de ses fils sont prisonniers en Libye, le sort de Saïf al-Islam à Zintane est meilleur que celui de son frère emprisonné à Tripoli, qui a été livré par le Niger contre 200 millions de dollars. Reste Hannibal, le dernier fils de Kadhafi qui est allé voir sa femme à Damas et qui est emprisonné depuis au Liban. Il y a aussi Aïcha, la fille de Kadhafi, qui était très active pendant ce conflit. Elle a été accueillie par l’Algérie, mais après deux interventions controversées sur deux chaines arabes, elle a été obligée de quitter le pays et se trouve aujourd’hui au Sultanat d’Oman. C’est une tragédie pour toute la famille. »
Aïcha al-Kadhafi, celle qui est surnommée par la presse « la Claudia Schiffer du désert », considère que le pouvoir actuel en Libye est illégitime et a demandé à l’ONU d’enquêter sur la mort de son père. D’autant que le clan Kadhafi ne sépare pas son destin de celui de la Libye.
Enquête indépendante
C’est le cas du cousin Ahmad Kadhaf el-Dam. Pour lui comme pour la famille, la chute du « guide » a installé le chaos en Libye : « Pour moi, la raison de l’intervention de l’Otan en Libye était d’empêcher Kadhafi de réaliser les Etats-Unis d’Afrique. Certains chefs d’Etats occidentaux trouvent que cela s’oppose à leurs intérêts et à leur volonté de piller les richesses de l’Afrique. J’ai écrit à l’ONU et aux chefs des pays qui ont participé aux bombardements de Tripoli en leur demandant de s’excuser auprès de la Libye et de corriger leurs erreurs. Les Libyens qui ont participé à ce chaos étaient eux-mêmes victimes de l’information faussée, des propagandes et d’une guerre psychologique. Le but derrière tout c’était de détruire la Libye et de tuer Mouammar Kadhafi. Après les aveux d’erreurs des chefs de ces pays de l’Otan, nous avons le droit de demander à l’ONU d’être transparente concernant ce qui s’est passé en Libye en 2011. Nous demandons également une enquête indépendante concernant la mort de Kadhafi. Sa mort est un crime de guerre et celui qui l’a exécuté doit en assumer la responsabilité. »
Aujourd’hui, une large partie des Libyens regrette l’époque Kadhafi et le kadhafisme existe toujours.
Une synthèse de IKD tirée de rfi pour Journal Guinée
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