Géopolitique internationale : Vers un isolement de Trump sur la scène internationale ?
Comme il fallait déjà s’y attendre, le nouveau locataire de la maison blanche vient de mettre l’une de ses menaces en exécution. En effet, ce vendredi 13 Octobre 2017, Donald Trump a laissé entendre des façons officielles qu’il ne va pas certifier l’accord international sur le nucléaire Iranien. Une attitude vivement dénoncée à l’étranger, de Téhéran à Moscou, en passant par Paris, Berlin, Londres et Pékin, tous estiment que cette décision de Trump est très dangereuse pour la paix internationale. Mais cependant, en se réfèrent aux différentes prises de position de la nouvelle administration Américaine, l’on pourrait bien comprendre que cette décision de Trump s’inscrit largement dans sa politique de cavalier seul vis à vis des accords et conventions internationaux.
D’autant plus qu’elle intervient seulement 24 heures après l’annonce du retrait de son pays de l’UNESCO, et quelques mois également après son retrait de l’accord international de Paris sur le climat. Comme pour dire que Donald Trump ne compte pas baisser les bras dans sa politique qui consiste à tout remettre en cause, malgré toutes les conséquences que cela pourrait engendrer éventuellement.
À QUOI FAUT-IL S’ATTENDRE DANS LES PROCHAINS JOURS ?
Comme l’on constate déjà dans les premières réactions, l’atmosphère crisogene risque d’être tendue entre Washington et les autres puissances signataires de cet accord.
Un accord qui reflète l’intérêt pour toutes les parties prenantes, contrairement à ce que Trump veut faire croire dans son discours. Toute chose qui annonce sans doute un début de relations difficiles entre Washington et ses alliés Européens, d’autant plus que ces derniers ne comptent pas encore remettre cet accord en cause.
DES RÉACTIONS DE PARIS ET DE BERLIN ?
Même si ces deux pays et Washington n’ont jamais affiché une divergence majeure sur les dossiers internationaux, ce scenario n’est pas exclu cette fois ci. D’abord du coté de Paris, vue les intérêts économiques que la France tire de cet accord, à travers les contrats pétroliers signés avec la République Islamique, il est moins concevable que Macron accompagne le redoutable Trump dans cette rupture.
Etant donné que celle-ci risque de couter cher à l’économie Française, si toutefois Macron s’en retire. L’on se rappelle que depuis la signature de cet accord en 2015, Airbus a signé d’importants contrats de vente d’avions à l’Iran, même chose pour Total qui a signé son grand retour dans le secteur pétrolier de la République Islamique.
En plus de ça, et pour marquer la normalisation de ses relations commerciales avec Téhéran, Emmanuel Macron compte bien se rendre très prochainement dans ce grand pays du moyen Orient sous l’invitation de son homologue Hassan Rohani.
Toute chose qui annonce déjà que Paris prendra bien évidement ses distances vis à vis de la nouvelle donne de la politique étrangère de Trump sur cet accord. Et ce, non pas seulement pour s’opposer à Trump, mais pour au moins sauver les intérêts de son pays.
Même scenario du coté de Berlin, car Angela Merkel n’affiche aucune intention pour l’instant allant dans le même sens que Trump. Ce qui suppose que l’Allemagne en tant que grand allié des Etats unis en Europe, approuve bien le respect de cet accord cadre.
Reste à savoir maintenant si Angela Merkel pourra bien maintenir ce cap, face à cet homme qui semble bien mélanger vitesse et accélérateur dans sa manière de concevoir les choses. Toute chose qui semble donner raison à ceux qui estiment que Trump a eu quelque chose qu’il ne maitrise pas.
C’est à dire le pouvoir, dont il semble confondre la gestion à celle de son empire privé. Alors que gérer les Etats unis ne relève pas d’un jeu du hasard ou d’amateurisme politique comme il fait semblant de le penser.
DE LA RÉACTION DE LONDRES !
Connue pour son attachement sans faille à la politique étrangère de Washington, l’Angleterre semble bien entretenir le flou par rapport au respect de cet accord. Ainsi, malgré la déclaration de Theresamay demandant à Trump de revenir sur ses positions, tout porte à croire que Londres n’affiche pas une certaine intransigeance sur ce point.
Une attitude qui s’expliquerait peut-être par le faible degré d’intérêts que ce pays tire de cet accord. En outre, Londres pourrait craindre au même titre que Washington, une possible violation interne de cet accord par la République Islamique pour se doter éventuellement de l’arme atomique.
Celle-ci reste pour l’instant la grande inquiétude, qui pourrait en partie justifier la position un peu confuse de l’Angleterre sur ce dossier. C’est pourquoi, en dehors du manque des liens commerciaux entre la République Islamique et la grande Bretagne, la crainte du gouvernement britannique suivrait celle de Washington.
C’est à dire, afficher une fermeté totale pour ne pas que Téhéran relance son programme d’enrichissement de l’uranium, pouvant déboucher sur la mise en place d’une bombe atomique. Ce qui marquera un pas important dans le changement de leadership mondial qui se dessine aux jours d’aujourd’hui.
C’est ainsi, vue les fortes relations existantes entre Washington et Londres, il n’est pas exclu très prochainement que le gouvernement britannique emboite les pas d’Israël. C’est à dire, s’inscrire dans la logique de Trump en remettant cet accord en cause.
Toute chose, qui, à défaut d’apaiser les tensions entre l’occident et la République Islamique, ouvrira plutôt la voie à un nouvel épisode de crise diplomatique de grande envergure.
QU’EN SERA T-IL DE LA RÉACTION DE MOSCOU ET DE PÉKIN ?
Sans aucune surprise, ces deux grandes puissances alliées stratégique du moment ne vont jamais soutenir la position de Trump. Ce qui serait d’ailleurs logique, d’autant plus que la Russie et la Chine restent des grands alliés stratégiques de l’Iran.
L’on se rappelle des vetos Russes et Chinois qui ont à plusieurs reprises enterrées des résolutions Américaines contre Téhéran présentées devant le conseil de sécurité des Nations unies. Cette fermeté de Moscou et de Pékin visant à apporter un soutien sans faille à la République Islamique, a bien pesé sur la balance pour amener Washington et ses alliés occidentaux à revenir au tour de la table. Tout en abandonnant aussi l’option de la force, qui allait se traduire par une catastrophe régionale.
Mais toutefois, si Trump continue dans sa politique de cavalier seul, qui consiste à tout remettre en cause. Cela suppose tout simplement que l’on s’achemine tout droit vers une nouvelle période de tension entre Washington et ses adversaires Russes et Chinois.
Car ni la Russie, encore moins la Chine ne compte se plier aux exigences des Etats unis. Tant sur cet accord, que sur les autres dossiers à dimension internationale.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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