Côte d’Ivoire : Quelle bataille entre Ouattara et Guillaume Soro ?
Après sept (7) ans de gouvernance partagée dans une atmosphère d’entente, les choses semblent basculer désormais entre le chef de l’Etat Ivoirien et son président de l’assemblée nationale. En effet, selon plusieurs informations de la presse Ivoirienne, Alassane Ouattara et Guillaume Soro ne conjugueraient plus le même verbe aux jours d’aujourd’hui. Et ce, depuis l’élaboration de la nouvelle constitution qui a ouvert la voie à la création d’un poste de vice-président dans ce pays, qui reste toujours fragilisé par des crises postélectorales de plus en plus répétitives.
Toute chose, qui, selon beaucoup d’observateurs serait le point de départ de ce divorce en cours entre les deux alliés de 2010. Un divorce qui s’est sérieusement accéléré ces derniers temps, avec l’arrestation du chef protocole de Guillaume Soro le 9 Octobre dernier pour complot contre l’Etat.
C’est ainsi, depuis sa cellule de détention, Souleymane Kamaraté Koné a ouvertement accusé le président Ouattara de chercher à déstabiliser Guillaume Soro à travers ses manœuvres politiques.
Ainsi, après deux mois passés à l’étranger dans le cadre d’une visite de travail au compte de son institution, Guillaume Soro pourrait rentre au bercail ce dimanche 22 Octobre 2017.
Un retour qui intervient à un moment où les rumeurs vont bon train sur les relations entre Ouattara et Soro.
À QUOI FAUT-IL S’ATTENDRE PROCHAINEMENT ?
Justement cette question reste sur toutes les lèvres, car les Ivoiriens ont toujours dans les mémoires les terribles violences postélectorales de 2010, qui ont fait plus de 3000 morts. Ce qui laisse la place à toutes les inquiétudes, d’autant plus qu’en 2020 ils seront appelés aussi dans les urnes pour élire un nouveau président de la République.
Un scrutin qui s’annonce avec tous les dangers pour ce pays, car la voie est ouverte à toutes les possibilités, étant donné que Ouattara ne briguera pas un troisième mandat et aucun candidat ne se place en tête des favoris pour ce grand rendez-vous électoral.
D’où l’origine de ce combat politique entre Ouattara et Soro, car tout porte à croire que les deux hommes avaient signé un deal politique en 2010 pour permettre à l’ex chef rebelle de briguer enfin la magistrature suprême de son pays après les deux mandats de Ouattara.
Mais voilà maintenant à moins de deux ans de la présidentielle de 2020, Guillaume Soro commence à voir des bâtons jetés dans ses roues. Toute chose qui annonce un changement de veste d’Alassane Ouattara vis à vis de son président de l’assemblée nationale, surtout déjà quand on sait que ce dernier n’a pas été convié aussi au dernier congrès du RDR, le parti de Ouattara.
Toujours est-il que, pour bon nombre d’observateurs, un divorce entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro ouvrira forcement la voie à des risques d’affrontements en 2020, car Guillaume Soro entretient toujours une troupe fidèle derrière lui. Ce qui suppose que s’il ne gagne pas le pouvoir en 2020, il n’est pas exclu qu’il reconstitue sa rébellion des forces nouvelles pour faire valoir son poids politique, comme il en avait fait déjà contre Laurent Gbagbo.
Une éventualité à prendre très au sérieux, même si l’on estime que Ouattara qui était le bailleur de fonds de cette rébellion ne sera plus avec lui.
QUE FAUT-IL FAIRE POUR ÉVITER UN SCENARIO DE 2010 ?
Gouvernants et gouvernés tous connaissent la solution, car chacun garde encore les mauvais souvenirs de la période de 2010. Une entente entre toutes les forces politiques du pays est nécessaire pour sauver la paix sociale en Côte d’Ivoire.
Guillaume Soro, Alassane Ouattara, Henry Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan doivent tous se retrouver pour tirer les leçons du passé et ramener la balle à terre. C’est à dire faire en sorte que l’occasion ne soit pas donnée à ceux qui veulent déstabiliser le pays, car si ça explose tous tireront les conséquences des dégâts.
D’ailleurs l’on se rappelle que les pro Gbagbo suivent de près le procès de ce dernier à la CPI, et ils ne comptent pas baisser les bras pour se faire entendre au moment venu. Même chose du côté des hommes de Guillaume Soro, qui ne veulent pas reculer un seul pas dans leur combat aux objectifs cachés.
Ils sont prêts à tout, c’est pourquoi il est de la responsabilité du président Ouattara et de son gouvernement d’apaiser les tensions, qui commencent déjà à monter dans certaines agglomérations du pays.
Les dernières mutineries enregistrées à Boké en disent quelque chose dans cette situation qui tend à exploser au grand malheur du peuple Ivoirien, qui reste partagé entre crainte et inquiétude. C’est ainsi, les hommes politiques Ivoiriens n’ont plus droit à l’erreur cette fois ci, car il ne sert à rien d’entretenir son peuple dans la souffrance à cause des faims politiques.
Ya pas mieux que l’entente et la paix, qui constituent des gaz fondamentaux de tout développement, car aucun pays ne s’est développé dans la guerre.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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